· 

Fondement de la pleine conscience n° 2 : la patience

 

Selon Jon Kabat Zinn, le “créateur” du programme MBSR, sept attitudes constituent les fondements majeurs de la pratique de la pleine conscience : le non-jugement, la patience, l'esprit du débutant, la confiance, le non-effort, l'acceptation et le lâcher prise.

 

La patience est cette attitude qui nous permet d’accepter que les choses se déploient ou arrivent à leur rythme, même si cela ne correspond pas à ce que nous souhaitons au départ !

 

Durant nos pratiques de méditation, nous cultivons cette qualité de patience pour la contacter ensuite plus facilement durant à l’occasion de notre vie “ordinaire”.

Durant nos méditations

Quand nous pratiquons la méditation, nous nous entrainons à cultiver la patience envers notre corps et notre esprit.

Nous nous entrainons à prendre du recul et à observer l’impatience qui se manifeste immanquablement sans y réagir (dans un premier temps !).

 

Ces manifestations d’impatience peuvent se situer dans notre corps lorsque nous sommes asailli.e par une envie de bouger, de nous démanger … voire de nous lever d’un bon et passer à autre chose !

 

L’impatience peut aussi se ressentir dans notre mental. Lorsque nous commençons la méditation et que nous nous asseyons en fermant les yeux, nous pouvons nous rendre compte à quel point notre esprit est agité : il refait le passé, se préoccupe de l’avenir, se met à lister des tas de tâches à faire, à juger, etc.

 

Et nous voilà entrain de compter les minutes, de nous agacer car tout ne se déroule pas comme nous l’avions décidé en commençant l’exercice (rester calme et immobile) au moment où nous l’avions décidé (celui que nous avons choisi de consacrer à la méditation).

 

Tout le défi consiste alors, dans un premier temps, à reconnaître et accueillir notre expérience, que nous la considérions bonne ou mauvaise, plutôt que de réagir automatiquement en souhaitant immédiatement autre chose.

Nous pouvons alors apprendre à faire face à l’expérience, la traverser ou encore dialoguer avec elle.

 

Du mieux que nous pouvons, nous reconnaissons simplement ce qui est là : « Ok, voilà encore cette histoire d’impatience. J’ai vraiment envie de me lever, j’en ai ras le bol, ça va vraiment trop lentement. Je n’en peux plus ! ». Peu importe.

Parce que c’est notre expérience à ce moment, et c’est ce que nous devons reconnaître pour ne plus être dans la réaction automatique mais dans la réponse appropriée, qui peut consister à :

  • rester et laisser passer

L’impatience est une émotion comme une autre qui passe pour peu qu’on ne s’y accroche pas.

En pleine expérience de l’impatience, nous pouvons décider de rester avec les sensations, les émotions et les pensées et de voir ce qui se passe … Et nous nous apercevons très souvent que notre expérience se modifie, disparait. L’impatience qui nous a tant crispé durant un moment disparait d’elle-même !

  • méditer autrement

Nous pouvons également décider de méditer autrement, comme debout ou en mouvements.

La méditation en marchant ou les mouvements en pleine conscience sont des alternatives tout aussi valables que la méditation assise lorsque l’impatience revient trop fréquemment à notre goût malgré les trésors de stabilité que nous mettons en œuvre et devient un obstacle à notre pratique.

De même que la méditation debout (immobile cette fois-ci) peut être une proposition tout à fait agréable pour les personnes souffrant d’un syndrome des jambes impatientes qui physiologiquement les empêchent de rester assis.

Durant notre quotidien

En nous entraînant ainsi, durant nos méditations, à répondre l’impatience et non plus y réagir automatiquement, nous devenons plus à même de porter cette même qualité d’attention et de calme que nous avons cultivés assis.e sur notre chaise ou notre coussin lorsque nous rencontrons l’impatience dans notre quotidien : plutôt que nous énerver dans une file d’attente, dans les embouteillages ou pour quelqu’autre raison quand les choses ne vont pas au rythme que l’on souhaite, nous sommes capables de lâcher prise, de revenir au moment présent et d’attendre ou de faire autrement en mettant notre énergie au profit de quelque chose de positif.

 

Nous pouvons ainsi décider de faire une pause de pleine conscience alors que nous attendons notre tour à la poste, nous pouvons choisir de respirer profondément ou d'écouter un morceau de musique alors que nous sommes bloqués en voiture derrière un camion-poubelle, nous pouvons prendre la décision de travailler sur un autre projet quand professionnellement notre dossier est coincé dans un process de décision que l'on ne maîtrise pas ...

 

Nous cultivons notre patience ou plus précisément nous nous cultivons notre capacité à faire face à l’impatience, calmement, tranquillement !

 

Nous devenons alors plus sage et tolérant vis à vis de nous même et des autres.

Nous nous re-connectons à nos ressources

et peut être ainsi, petit à petit, contribuons à changer le monde !

Écrire commentaire

Commentaires: 0