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Fondement de la pleine conscience n°5 : le non-effort

La pleine conscience est une pratique de l’attention que l’on porte au moment présent avec certaines qualités : le non-jugement, la patience, l’esprit du débutant, la confiance, le non-effort, l’acceptation et le lâcher prise.

 

Aujourd’hui, je vous explique le “non-effort” ... et vous renvoie à mes précédents posts pour en savoir plus sur le non-jugement, la patience, l’esprit du débutant et la confiance (et vous invite à suivre mon blog pour découvrir dans un avenir proche les fondements de l'acceptation et du lâcher-prise).

 

Le non-effort, késako ?

En anglais, il est plutôt question d’”effortless effort” ou de l’effort sans effort.

 

Le non-effort, c’est la façon dont on porte l’attention au moment présent qui doit être là, juste là, sans rien vouloir d'autre.

Vouloir autre chose, vouloir atteindre un objectif, changer une donnée du moment présent c’est se mettre en tension et donc faire un effort pour tendre vers quelque chose qui n’appartient pas au moment présent.

Et puisque la pleine conscience consiste à être avec le moment présent, elle ne requiert, idéalement aucun effort, si ce n’est que de porter l’attention à notre expérience ou de la ramener à notre expérience.

Ce travail de maintien ou de raccompagnement de l’attention au moment présent est le seul effort à réaliser … d’où la notion “d’effort sans effort”.

 

Durant les périodes de méditation

On pratique le non-effort quand on médite en ne cherchant pas à modifier notre expérience ou à atteindre un but comme se relaxer ou apaiser son esprit. On pratique en étant juste avec ce que nous percevons en nous et autour de nous.

Et chaque fois que l’on s’aperçoit que notre attention a été attirée par autre chose, qu’elle s’est mise en tension (l’effort !), on la ramène simplement, sans jugement, avec douceur, pour la porter à nouveau sur l’expérience du moment présent (l’effort sans effort … inutile !).

 

A force de faire ces mouvements d’allers et retours de l’attention, on devient même capable de se rendre compte qu’en même temps que l’attention se met en tension, très souvent, des parties du corps elles même se mettent en tension : on s’aperçoit que lorsque l’activité mentale se met en route, les muscles autour des yeux, de la bouche, du cou et des épaules se mettent (subtilement ou pas) en tension.

 

Au quotidien

Ce à quoi sert cet entraînement durant les méditations est de développer notre capacité à amener cette même qualité d’attention dans notre vie quotidienne : chaque fois que nous nous mettons en tension, que nous nous rétractons autour d’une expérience, nous pouvons alors prendre la décision de cesser la lutte, de relâcher l’effort ou la tension et de revenir à quelque chose de plus équilibré, de plus fluide.

Nous pouvons alors amener de l’effort juste à ce que nous faisons et nous détacher de tout le reste.

 

Prenez l’exemple de la marche : quand on marche en pleine conscience (ce qui est différent de quand on pratique la marche méditative) on peut remarquer à quel point notre corps peut se tendre à des endroits qui ne sont pas nécessaires à la marche comment les épaules, les mâchoires ... très souvent parce que nous marchons “le nez dans le guidon”, absorbé.e par nos pensées, nos préoccupations.

On a alors cette capacité à relâcher ces tensions,  peut être ralentir, rediriger notre attention à notre corps qui marche et à ce qui nous entoure, à n’être que dans l’effort juste et à ne pas gaspiller notre énergie à des crispations qui n’en valent pas la peine.

 

 

Ainsi, en pratiquant le non-effort sur notre coussin de méditation, nous devenons plus ouvert et flexible dans notre quotidien.

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