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L'efficacité de la pleine conscience sur le traitement de la dépression : dernière étude sur le sujet

Pleine conscience et TCC aussi efficaces pour traiter la dépression

 

Un article de la “Clinical Psychology Review” de février 2023 publie les résultats d’une revue systématique et d’une méta-analyse d'équivalence comparant l'efficacité de programmes basés sur la pleine conscience et celles de thérapies cognitivo-comportementale dans le traitement de la dépression

("Comparing the efficacy of mindfulness-based therapy and cognitive-behavioral therapy for depression in head-to-head randomized controlled trials: A systematic review and meta-analysis of equivalence").

 

Contexte

 

Les scientifiques ayant réalisé cette revue sont partie des postulats suivants :

  • la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est recommandée comme traitement de première intention de la dépression mais une minorité significative de patients ne présente pas une réponse thérapeutique adéquate. 
  • malgré les preuves de l'efficacité des programmes basés sur la pleine conscience (MBSR et MBCT) dans le traitement de la dépression et la prévention des rechutes, on ne sait toujours pas si ceux-ci et les TCC sont équivalents.

 

Méthode

Cinq bases de données (PubMed, PsycInfo, Embase, CINAHL, et the Cochrane Central Register of Controlled Trials) ont été consultées pour trouver des essais randomisés contrôlés* comparant directement le programme MBSR ou MBCT à la TCC et incluant la dépression comme résultat primaire ou secondaire.

Sur 4976 enregistrements identifiée, les résultats de 30 essais randomisés controlés* sont été exploités.

 

L'essai randomisé contrôlé* est une technique qui consiste à sélectionner de façon aléatoire, à partir d’une population admissible, le groupe expérimental qui bénéficiera d’une intervention et le groupe contrôle qui servira de point de comparaison afin d’évaluer l’effet de cette intervention. Cette technique est très appréciée et utilisée en science, en médecine et de plus en plus en sciences sociales en raison de sa capacité à minimiser certains biais.

 

Conclusion

 Tout d'abord, aucune différence statistiquement significative n'a été constatée entre les différents types d'intervention en ce qui concerne le taux d'abandon, le nombre moyen de séances et la durée moyenne du parcours de .

 

Les résultats de cette revue systématique montrent qu’un programme basé sur la pleine conscience et une TCC sont aussi efficaces l'une que l'autre  (absence de différence) aussi bien pour traiter la dépression que la rechute dépressive chez l'adulte. 

Dans l'article, les chercheurs indiquent : "nous n'avons constaté aucune différence statistiquement significative entre les deux types d'intervention lors du traitement de la dépression, lors du suivi et pour les patients souffrant de rechutes dépressives."

 

Perspectives

D'un point de vue clinique, cette conclusion d'efficacité équivalente des deux types d'intervention pour traiter la dépression pourrait offrir des possibilités supplémentaires de traitement de première intention aux patients souffrant de cette maladie.

 

Si la pleine conscience et la thérapie cognitivo comportementale encouragent toutes deux la prise de conscience de l'activité mentale et des émotions et visent à les réguler de manière adéquate, elles diffèrent dans la manière dont les patients apprennent à s'adapter à leurs expériences.

Les composantes spécifiques à la TCC les plus fréquemment utilisées sont la restructuration cognitive et l'activation comportementale. En revanche, la composante principale de la pleine conscience consiste à apprendre à entrer en relation différemment avec les pensées et les émotions, sans jugement, en les acceptant, à observer les expériences intérieures au fur et à mesure qu'elles se présentent

 

Des patients différents peuvent préférer des approches différentes et les preuves soutenant l'équivalence de ces deux types d'intervention dans le traitement de la dépression ouvrent la voie à une plus grande flexibilité dans le choix du traitement.

 

Et l'étude de conclure que les recherches futures sur les interventions personnalisées pourraient aborder la question de savoir si le choix du type d'interventions par les patients eux-mêmes améliorera l'efficacité du traitement de la dépression.

 

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