
Cette illusion, dite “de Müller-Lyer”, se compose de deux segments de ligne de même longueur.
À une extrémité, des flèches pointent vers l'intérieur (« queues de poisson »), et à l'autre, des flèches pointent vers l'extérieur (« ailes »).
Bien que les segments de ligne soient objectivement de la même longueur, la ligne avec des flèches pointant vers l'extérieur semble plus longue que celle avec des flèches pointant vers l'intérieur.
Imaginez vous que des études ont montré que la perception de cette illusion varie selon l'environnement culturel :
- les personnes vivant dans des environnements fortement structurés par des angles droits (comme les zones urbaines modernes avec des bâtiments) sont plus susceptibles d'être influencées par l'illusion. Ces personnes associent plus facilement les formes angulaires aux indices de profondeur,
- en revanche, les populations vivant dans des environnements naturels (forêts, savanes, etc.) avec moins de structures angulaires sont moins sensibles à l'illusion. Elles ont moins l'habitude d'interpréter les angles comme des indices de profondeur.
Ce que cela nous apprend , c’est que nos perceptions ne sont jamais totalement objectives. Elles sont façonnées par notre environnement, notre culture, nos habitudes de vie. En d’autres termes, nous voyons le monde non pas tel qu’il est, mais tel que notre esprit le construit à partir de ce qu’il connaît.
Et c’est qu’intervient le rapport avec la pleine conscience
La pratique de la pleine conscience — notamment à travers un programme structuré comme le MBSR (Mindfulness-Based Stress Reduction) — nous invite à prendre conscience de nos perceptions, nos jugements et nos automatismes avec curiosité, sans y adhérer immédiatement. Elle nous aide à cultiver un espace de recul face à ce que nous prenons pour acquis, y compris face à nos propres interprétations de la réalité.
En entraînant l’attention et la présence, nous devenons plus conscient.e.s de l'influence de notre conditionnement (culturel, social, personnel) sur notre manière de voir, de ressentir, de réagir.
Ce que l’illusion de Müller-Lyer démontre de manière visuelle, la pleine conscience nous le fait expérimenter dans notre quotidien : la manière dont notre mental déforme, sélectionne ou accentue certaines facettes de notre expérience.
En ce sens, la pleine conscience ne vise pas à "corriger" nos perceptions, mais à en prendre conscience, pour ne pas en être prisonnier.e.
Elle ouvre la voie à une liberté intérieure : celle de pouvoir répondre plutôt que réagir, en connaissant mieux les filtres à travers lesquels nous regardons le monde.
Si ce que vous venez de lire vous interpelle/intéresse et vous souhaitez :
- en savoir plus sur le programmes MBSR,
- expérimenter la méditation de pleine conscience,
- poser des questions,
participez à une des séances découverte que j’organise régulièrement en ligne (via
Zoom).
Elles sont gratuites et sans engagement.
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