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Trauma, PTSD et méditation

trauma, syndrome de stress post traumatique et méditation

 

Depuis une dizaine d’années, les travaux et publications relatives aux traumatismes psychiques se sont multipliés, montrant un réel intérêt des cliniciens et des chercheurs pour cette notion et permettant surtout une réelle avancée sur la reconnaissance et la prise en charge des personnes en souffrant (et elles sont nombreuses).

 

Au même titre que toute pratique d’accompagnement, l’enseignement de la pleine conscience doit, elle aussi, se faire de manière “sensible au trauma”, c’est à dire en reconnaissant la prévalence des traumas, en identifiant la présence de symptômes chez les personnes accompagnées, et en leur offrant des pratiques adaptées, pour éviter les possibles effets “secondaires” de la méditation aujourd'hui clairement recensés.

 

Je fais un point sur le sujet.

 

Traumas, traumatismes

Certains événements de la vie peuvent être traumatiques.

On qualifie de traumatique un événement violent et menaçant pour la vie, l’intégrité physique ou psychique de ceux qui le vivent dans l'effroi, l'horreur et/ou avec un sentiment d'impuissance (ressources physiques et/ou psychiques insuffisantes) et d'absence de secours.

 

L’événement traumatisant peut être unique et isolé. Il peut s'agir d'une agression, d'un incendie, d'une catastrophe naturelle, une maladie grave, le fait d’être témoin de la mort d’une personne …

L'événement traumatisant peut également s'être répété dans le temps, avoir été présent constamment ou avoir menacé de se reproduire à tout instant durant une longue période de temps. Ce peut être des maltraitances psychologiques dans l’enfance, le harcèlement à l’école, des violences dans le couple, le burn-out en ce qu’il provoque une détresse intense

 

L’événement traumatique provoque un traumatisme, c’est à dire :

  • des dommages physiques comme une lésion, une blessure 
  • des dommages psychologiques comme des cauchemars, le souvenir de l’événement qui surgit dans les pensées ou le fait de se tenir en permanence sur ses gardes. 

Les traumatismes diminuent le plus souvent au fil du temps.

Cependant, quand les manifestations psychiques persistent après plusieurs semaines et perturbent de manière importante le quotidien de la victime, on parle alors d’un trouble de stress post-traumatique (TSPT) ou état de stress post-traumatique (ESPT)

(En anglais, on parle de PTSD : Post Traumatic Stress Disorder)

 

Les troubles de stress post traumatiques

On s’accorde à dire que dans ces troubles, trois types de symptômes sont présents de manière récurrente au delà de trois mois :

  • des souvenirs vifs de l’évènement ou des évènements qui s’imposent à la personne (“flashbacks”), des cauchemars. Non seulement la personne revit la scène, mais elle est également submergée par les émotions qu’elle génère comme la peur. Les sensations physiques sont donc fortes,
  • l'évitement des pensées en lien avec l’évènement, l’évitement des activités, situations, personnes qui pourraient le rappeler,
  • le sentiment d’une menace permanente, qui peut se manifester par un état d!hyper-vigilance, une réaction de sursaut au moindre bruit inattendu.

Ces troubles peuvent être associés à des insomnies, une anxiété, une dépression.

 

La méditation et les traumas

Depuis quelque temps déjà, on sait que l'orientation de l'attention vers la sphère intérieure de son existence - comme on peut le faire en méditation en se focalisant sur les sensations corporelles, la respiration ou les pensées - peut être à l'origine d’anxiété accrue, de dissociation ou d'une réactivation traumatique chez les individus en état de stress post-traumatique.

Plusieurs études ont été publiées sur le sujet. La dernière que j’ai recensée date de janvier 2023 au moment où j’écris cet article.

 

Ces conséquences indésirables peuvent également se manifester chez les pratiquants de yoga et au cours de séances thérapeutiques axées sur l'acceptation. 

 

En parallèle, les études scientifiques menées depuis plus de 40 ans sur la pleine conscience mettent en lumière des arguments solides en faveur de la méditation en tant que traitement des troubles post-traumatiques.

Pour ce faire,  l'accompagnement dispensé doit être fait de manière sensible aux antécédents traumatiques, afin que la méditation ne précipite pas les participants dans les affres des effets indésirables.

 

L’enseignement de la pleine conscience de manière sensible au trauma

Pour respecter les caractéristiques et besoins des personnes souffrant de syndrome de stress post traumatique, la transmission de la pratique de la pleine conscience doit selon les quatres principes de l’AST, l'Approche Sensible au Trauma :

  • reconnaître la prévalence des traumas et leurs impacts sur les personnes, 
  • identifier la présence de symptômes chez les personnes accompagnées, 
  • répondre à leur besoin en leur offrant des interventions appuyées par des données issues de la recherche 
  • et ce faisant, éviter de retraumatiser ces personnes.

Ma certification à l’enseignement de la méditation de pleine conscience “sensible au trauma”

Après plus d’une année de formation auprès de David Treleaven*, j’attache une importance particulière à respecter et intégrer les quatre principes suivant lors de mes accompagnements individuels ou collectifs :

 

 * David Treleaven est un éducateur et un professionnel des traumatismes,  de renommée internationale. Ses formations se situent à l'intersection entre traumatisme et pleine conscience. 

Ses travaux ont été intégrés à de nombreux programmes de formation d'enseignants de méditation de pleine conscience dans le monde. Il est l'auteur de l'ouvrage plébiscité “Trauma-Sensitive Mindfulness”.

  • Sensibilisation

Je suis parfaitement informée et sensibilisée à la fréquence du traumatisme, au rôle essentiel que peuvent jouer ses effets dans le développement d’une personne, aux nombreuses adaptations faites pour s’en sortir, et au lien entre traumatisme et problèmes de santé physique et mentale. 

C’est sur cette sensibilisation que repose la manière dont j’enseigne la méditation de pleine conscience.

  • Sécurité et la confiance

La pratique de la méditation sensible au trauma que j’enseigne assure la sécurité physique et affective des personnes que j'accompagne, car celles-ci sont souvent vulnérables (du fait d’avoir vécu des violations de leurs limites et de l’abus de pouvoir).

J’attache une importance particulière à créer un sentiment de sécurité et de confiance en donnant de l’information claire sur les programmes, en obtenant un consentement éclairé, en élaborant des stratégies à déployer en cas de crise, en restant disponible tout au long des formations que j’anime.

  • Choix, collaboration et lien

J’enseigne la pleine conscience de manière à générer chez les pratiquant.e.s un sentiment d’efficacité, d’autodétermination et de maîtrise d'eux.elles-même. 

Cela passe par une communication claire et ouverte, une écoute non-jugeante, une offre de collaboration pour adapter au mieux les pratiques à la situation de chacun.e.

  • Développement des forces et habiletés

J’aide les personnes que j’accompagne à consolider leurs capacité d’adaptation et de résilience, en les aidant à devenir conscientes de leurs éléments déclencheurs et renforcer leurs ressources de stabilité et de résilience.

 

Le sujet vous interpelle, vous intéresse ?

Si c'est le cas, n'hésitez pas à me contacter via le formulaire accessible 👉🏼 ICI 👈

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