
"On ne peut quitter un endroit où l'on n'a jamais accepté d'arriver, et on ne peut se libérer d'une souffrance qu'on n'a jamais accepté de reconnaître".
Christophe André
L’acceptation en matière de développement personnel ou de pratique de pleine conscience est souvent mal comprise. Beaucoup l’associent à la résignation, au fait de « baisser les bras » ou de « subir ».
Pourtant, elle n’a rien à voir avec cela.
Accepter, c’est d’abord reconnaître la réalité telle qu’elle est, sans chercher à la fuir ni à la déformer. C’est accueillir, avec le plus de neutralité possible, ce qui se présente à nous.
Et c’est précisément cette ouverture qui nous permet ensuite de choisir une réponse adaptée, plutôt que de rester prisonniers de nos automatismes.
Accueillir ce qui est déjà là
La première étape de l’acceptation consiste à accueillir ce qui se passe.
Qu’il s’agisse d’une expérience agréable ou désagréable, elle est déjà là. Nous n’avons pas toujours le choix sur ce qui surgit dans notre vie, mais nous avons le choix de la manière dont nous allons y répondre.
Refuser une situation, fulminer, lutter contre ce qui est inévitable : tout cela revient à tourner notre énergie contre nous-mêmes. Bien souvent, cette résistance ne fait qu’ajouter une couche de souffrance supplémentaire à la difficulté initiale.
Suspendre le jugement automatique : sortir du “pilote automatique”
En mode “ pilote automatique” ou “pleine absence”, nous jugeons tout : agréable/désagréable, bien/mal, pour/contre. Nous voulons retenir ce que nous aimons et repousser ce qui nous gêne et y consacrons beaucoup d'énergie. Mais ce système de classement repose sur nos biais, nos conditionnements, nos histoires personnelles.
Accueillir en pleine conscience, ce n’est pas aimer ce qui arrive ni s’y résigner.
C’est apprendre à suspendre, ne serait-ce qu’un instant, ce réflexe de juger et de réagir.
C’est prendre le temps d’observer avec curiosité, d’élargir notre regard, pour permettre une réponse plus adaptée.
De la réaction à la réponse : choisir plutôt que subir
Lorsque nous sortons de l’automatisme, nous cessons de “réagir” pour commencer à “répondre”.
La nuance est essentielle :
- réagir, c’est être dirigé par nos habitudes et nos émotions ;
- répondre, c’est choisir consciemment une attitude plus en accord avec nos valeurs et avec la situation réelle.
Accueillir avec neutralité nous donne cet espace de recul. Nous pouvons alors lâcher prise sur des comportements qui nous desservent et agir avec plus de sagesse. C’est bénéfique pour nous-mêmes, mais aussi pour nos proches, car notre manière d’être influence directement celles et ceux qui nous entourent.
Comme le rappelait Viktor Frankl : "Entre le stimulus et la réponse il y a un espace ... Dans cet espace est notre pouvoir de choisir notre réponse. Dans notre réponse résident notre croissance et notre liberté."
La méditation comme entraînement à l’acceptation
Apprendre à accueillir demande de la pratique. Et la méditation est l’un des meilleurs terrains d’entraînement.
Lorsque nous prenons un temps pour méditer, nous sommes confronté.e.s à ce qui semble banal : les tensions de notre corps immobile, les bruits du quotidien, les pensées qui surgissent encore et encore, malgré notre envie de mettre la « radio mentale » sur pause.
Chaque fois, nous avons l’occasion de nous exercer à accueillir : la sensation, le son, la pensée.
Sans rejeter, sans nous accrocher.
Pas après pas, respiration après respiration, nous musclons notre capacité à observer, à tolérer, à choisir une réponse plus consciente.
Et peu à peu, cette compétence déborde du cadre et dutemps de la méditation pour s’inviter dans notre quotidien.
Dans une discussion tendue, dans une contrariété, dans un imprévu, nous retrouvons cette ressource : accueillir d’abord, répondre ensuite.
👉 L’acceptation n’est donc pas une faiblesse ni une passivité.
C’est au contraire une force intérieure, un chemin de liberté et de croissance.
Accueillir d’abord, répondre ensuite : voilà le cœur de la pratique
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