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Les postures pour méditer

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On a beaucoup d’images, de représentations, sur ce qu’est la posture de méditation … Les médias renvoient généralement à une posture assise jambes croisées, en lotus, la face externe des mains posées sur les genoux avec le pouce et l’un des autres doigts repliés l’un contre l’autre.

 

Ce n'est pas la réalité de la méditation de pleine conscience « contemporaine » ou « occidentale ».

 

En méditation de pleine conscience, il n’y a UNE mais DES postures de méditation : assise, debout, allongée ...

Nous allons les passer en revue en examinant leurs particularités et ce qu’elles peuvent nous apporter dans notre pratique de la pleine conscience.

 

La seule posture valable : la posture "qui nous convient" !

Tout d’abord, il faut avoir à l’esprit que la méditation de pleine conscience a pour intention de développer notre capacité à être présent à notre expérience, instant après instant, avec bienveillance.

 Les postures que nous pouvons adopter pour nos pratiques de méditation doivent donc être en cohérence avec cette intention.

 

Elles doivent nous permettre d’être alerte, en éveil, dans la conscience de notre expérience, dans l’accueil de ce qui se déroule en nous et autour de nous.

Par conséquent, ce n’est pas une posture dans laquelle on se repose, dans laquelle on se relaxe, encore moins dans laquelle on s'endort systématiquement !

 

Ce n’est pas non plus une posture tendue ou une posture douloureuse. Car méditer demande d’être à l’aise, dans une position que l’on peut tenir sur la durée. Or, les tensions musculaires, les douleurs, créent inévitablement des tensions psychologiques pouvant rendre nos périodes de méditation désagréables.

Par conséquent, l'intention doit être de privilégier une position qui, a priori, n’engendre pas de douleurs susceptibles de perturber notre pratique. Et si cette position se révèle, au cours de la pratique, ne pas être tenable, nous avons toujours la possibilité de l'adapter.

La méditation  est une pratique qui nous permet d'entrer en bienveillance avec nous-même : avec notre esprit,  avec notre corps !

 

Il s’agit donc de trouver un juste équilibre entre la tension et la détente.

Pour cela, il faut faire en sorte que ce soit la structure osseuse du corps qui soutiennent le corps (quand on ne pratique pas la méditation allongée, auquel cas, c’est le sol qui nous soutient) et non les muscles, pour ne pas avoir à « tenir la posture ».

On doit s’y sentir bien et alerte.

 

Ces principes s’appliquent à toutes les postures : qu’elles soient assises, debout ou allongées.

 

La posture assise

La posture assise peut se faire sur au sol, sur un banc de méditation ou sur une chaise.

Dans tous les cas, on veillera à avoir le bassin au-dessus du niveau des genoux, le dos droit et le menton légèrement rentré pour soulager les vertèbres cervicales.

 

l'assise au sol

Si on décide de s’asseoir jambes croisées au sol, on mettra un ou deux coussins sous les fessiers pour surélever le bassin, les genoux devant idéalement toucher le sol. Si un genou est récalcitrant on peut mettre un autre coussin sous ce genou pour qu’il y prenne appui.

Les mains reposent naturellement sur les jambes, les genoux ou sont croisées entre elles selon ce qui est confortable pour chacun.

 

Attention, cette posture, si l’on n’y est pas habitué, peut être douloureuse pour le dos, les genoux ou les hanches.

Pas la peine de s’acharner en pensant que c’est LA position de méditation.

En effet, la posture de méditation doit être une posture juste respectant le corps, sa morphologie, son histoire, son état du moment.

Il convient donc d’adopter la posture qui nous correspond, à chaque moment où l’on commence à méditer.

 

Sur un banc de méditation

On peut préférer être assis sur un banc de méditation. On s’agenouille par terre et on place le banc de méditation sous les fesses. Naturellement, les hanches sont au-dessus des genoux et le dos se met droit. On peut glisser une couverture ou un tapis de gymnastique ou de yoga sous les jambes afin d’éviter que les genoux et les coups de pieds appuient directement sur le sol.

Les mains reposent sur les jambes.

 

Là aussi, la tenue de cette posture peut créer à la longue des douleurs aux genoux dont il faut alors tenir compte.

Sur une chaise

On peut enfin méditer assis sur une chaise tout simplement. C’est une assise facile pour les occidentaux, à laquelle ils sont habitués, contrairement aux autres postures.

Et cela permet de méditer facilement quand on est au bureau, ou dans tout autre endroit où l’on trouve une chaise !

 

Idéalement pour cette posture, on s’assoit les jambes décroisées, les pieds bien à plat sur le sol, sur le devant de l’assise de la chaise pour avoir toujours les hanches plus hautes que les genoux. Si ce n’est pas le cas, on peut rajouter un coussin.

 

Dans cette assise, on a également le dos droit décollé du dossier, pour éviter le relâchement du corps, voire favoriser la somnolence, ce qui est certainement  un frein à l’éveil dans lequel nous cherchons à être !

Si le dos est douloureux, on peut bien sûr s’adosser, mais en s’assurant de se tenir droit pour ne pas s’avachir (pour les raisons évoquées précédemment).

Les mains reposent naturellement sur les jambes ou sont croisées entre elles.

 

Si vous êtes assis pour lire ce post, on peut faire une petite expérience de première assise de méditation, là, maintenant.

Tout d’abord, asseyez-vous bien droit dans le siège où vous êtes, les jambes décroisées, le dos droit. Et doucement, porter l’attention au bas du corps : ressentir l’ancrage du bas de votre corps : sentir les pieds qui reposent à plat au sol, l’appui des plantes de pieds sur le sol … et sentir aussi l’appui de l’arrière des cuisses et des fessiers sur la chaise. Sentir les zones de contact.

Puis porter l’attention aux sensations de contact entre les mains et les jambes ou entre les mains entre elles …

Progressivement porter votre attention à la verticalité du haut du corps : la colonne vertébrale s’aligne avec l’arrière de la nuque et de la tête, dignement, comme si un fil nous tirait vers le haut, telle une marionnette.

Et ressentir le volume de tout le corps, le volume occupé par le corps, sa densité … puis le poids du corps dans cette assise. : l’effet de la gravité sur le corps.

Voilà, la posture de méditation assise est construite, il ne reste plus qu’à commencer à méditer !

 

La posture debout

Nous passons maintenant à la posture debout. Si vous lisez ce post dans les transports en commun ou dans une file d’attente alors que vous êtes debout, c’est le moment de tester !

 

C’est très simple : on repartit le poids du corps équitablement sur les deux pieds et on laisse tomber les deux bras le long du corps, naturellement. Et quand on est dans cette posture, on passe un revue notre corps, et on en profite pour détecter les éventuelles tensions qui pourraient y être présentes.

 

On commence par le bas du corps et peut être s’aperçoit-on qu’on a les jambes en extension, hyper tendues, et qu’on peut se permettre d’être souple sur les genoux pour plus d’aisance. On peut également ajuster le bassin pour qu’il soit dans son inclinaison naturelle. On n’est pas au garde à vous ! Et on peut ensuite se demander : comment sont les épaules ? Peut-être qu’elles peuvent se relâcher un peu … Enfin, on arrive on visage où l’on prend soin de desserrer si besoin les mâchoires, détendre le front et les sourcils, par exemple.

Puis, comme dans l’assise, on prend conscience de nos appuis sur le sol, du poids du corps, de notre verticalité.

On peut alors commencer à méditer.

 

On peut utiliser cette posture debout lorsqu’on a tendance à somnoler voire carrément s’endormir durant les méditations.

Et puis ce qui est bien avec la posture debout, c’est qu’on peut aussi l’adopter pour amener de la pleine conscience dans la vie quotidienne à chaque fois que l’on attend : soit que l’on attend quelqu’un, soit que l’on est à la poste, dans un magasin …

 

La posture allongée

Et puis il y a la posture allongée.

On s’étend de tout son long sur le sol ou un tapis, les jambes dépliées, les pieds tombant naturellement vers l’extérieur. Les bras sont allongés le long du corps, les paumes de mains tournées vers le plafond si c’est confortable.

En cas de douleurs lombaires, on conseille de mettre un coussin sous les genoux pour atténuer la cambrure du dos. On peut également replier les jambes, les pieds à plat au sol et les genoux vers le plafond, reposant l’un contre l’autre.

 

Attention cependant avec la posture allongée : elle peut nous emmener facilement dans le sommeil. Or, la méditation est un entrainement à s’éveiller à notre expérience et non à s’endormir et, du coup, ne plus être présent !

Alors se dire que l'on méditera le soir, dans son lit, sous la couette, avant de s'endormir ... peut être une bonne idée si l'on souhaite s'endormir, mais ce ne sera pas de la méditation de pleine conscience à proprement parler !

 

La posture allongée est indiquée pour certaines pratiques formelles de méditation de pleine conscience telle que le scan corporel.

On peut également l’adopter quand la position assise ou débout sont trop douloureuses.

Elle nous permet également de nous offrir du réconfort lorsqu'on en sent le besoin. On peut abandonner toute tension musculaire, on peut s'abonner au soutien du sol. Et ces possibilités peuvent avoir un impact utile, intéressant à certains moments de nos pratiques de méditation.

 

La posture allongée  permet également de changer de position dans l’espace. Allongé sur le dos, nous ressentons notre corps, la gravité, la respiration, de manière différente. Nous changeons également de point de vue lorsque nous ouvrons les yeux. Cette posture nous permet "de voir les choses sous un autre angle" !

 

Sachez que l’on peut également méditer en mouvements, comme par exemple en marchant. Dans ces cas-là, la question de la posture est différente : il s’agit plutôt DES postures et de leur enchainement …

Pour en savoir plus sur la méditation marchée, je vous renvoie à mon article sur la marche méditative.

 

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