Non, il n'est pas nécessaire de méditer pour être en pleine conscience.
Il existe bien d'autres façons pour cultiver cet état de pleine présence à son expérience, tout au long de nos journées.
L'important étant de s'entrainer de manière régulière.
Je vous explique tout ça concrètement dans cet article.
Petit rappel sur ce qu'est la pleine conscience et la méditation
Pour comprendre pourquoi, selon moi, la méditation n'est pas l'alpha et l'oméga de la pleine conscience, il peut être utile de revenir sur ce qu'est la pleine conscience et ce qu'est la méditation.
La pleine conscience
La pleine conscience est un état attentionnel, c'est une façon de porter notre attention, d'être attenti.f.ve, à notre expérience du moment présent.
L’attention est un phénomène mental difficile à définir. On peut au moins dire que c'est notre processus de sélection plus ou moins précis ou large des informations que nous recevons du monde extérieur (information auditives, visuelles…) mais également les informations que nous recevons de notre monde intérieur (informations interroceptives, pensées, processus mentaux).
Notre attention est par nature volatile, sans arrêt dispersée, suivant une pensée, une notification, attirée par une musique puis une inquiétude ... etc.
La pleine conscience est cet état attentionnel où l'on ouvre notre attention à toute notre expérience, sans rien repousser, sans rien suivre non plus.
Ces états de pleine conscience sont plus ou moins longs, selon nos préoccupations, notre mode de vie, selon notre facilité à faire durer ces états attentionnels ou notre facilité/envie à être distrait.e par autre chose.
La méditation
La méditation est la période durant laquelle on s'entraine à être en pleine conscience avec notre expérience telle qu'elle est au moment où l'on méditer.
La méditation c'est donc l'entrainement à la pleine conscience.
Tout comme on va à la salle de sport pour s'entrainer à une bonne forme physique, on médite pour s'entrainer à une bonne forme mentale ou attentionnelle.
Pourquoi s'entraîner à la pleine conscience ?
Aujourd'hui, les occasions d'être en pleinement attenti.f.ve à nous, à notre expérience du moment présent, deviennent de plus en plus rares. Notre attention, déjà volatile par nature, est de plus en plus morcelée, sollicitée, convoitée par notre mode de vie actuelle : multitasking, hyperconnexion ...
Or, on sait que cette dispersion de l'attention nous rend malheureux. En effet une étude publié en 2010, menée par Matthew Killingsworth and Daniel Gilbert à l'université de Harvard a montré qu'un esprit qui vagabonde sans cesse est un esprit malheureux.
(Si vous souhaitez en savoir plus sur cette étude, je vous renvoie à l'article que j'avais écrit spécifiquement à ce sujet.)
Par ailleurs, avoir notre attention sans arrêt en mouvement, passant d'un sujet à un autre, d'une distraction à une préoccupation, dans un espace temps très réduit, est source de charge mentale.
Notre cerveau n’est pas multitâche (n'en déplaise à certain.e.s !). En effet, les neurosciences ont montré qu'on ne peut pas porter notre attention sur deux éléments de façon simultanée mais uniquement de façon alternée.
Sachant cela, vous imaginez l'énergie consommée par notre cerveau lorsque notre attention doit successivement se porter sur une tâche, puis une autre, puis encore une autre et revenir à la première ...
Pas étonnant qu'on se sente épuisé.e à la fin de la journée !
Pour ces raisons, il est nécessaire de reprendre les commandes de notre attention en l'entrainant à se porter à ce qui nous sert vraiment de la manière qui nous sert vraiment.
Et souvent, ce qui nous sert, c'est d'être présent.e à ce qui se déroule en nous et autour de nous, plutôt que d'être dans des anticipations de l'avenir ou la rumination du passé. Le passé et l'avenir sont des temps importants à ne pas négliger mais n'avons-nous pas tendance à y passer BEAUCOUP de notre temps et à négliger ce qui se passe dans le moment présent ?
Or, comme le disais Jon Kabat Zinn « le moment présent est le seul temps qui est à notre disposition pour percevoir, apprendre, grandir et se transformer ».
Comment s'entrainer à la pleine conscience ?
Pour développer nos capacités à la pleine présence, il faut s'entrainer régulièrement car la pleine conscience n'est pas quelque chose qui se décrète ou se décide mais bien une compétence qui s'acquiert avec la pratique.
La pratique formelle : la méditation
La méditation c'est la période d'entrainement formel où pendant un temps on s'entraine à porter notre attention à toute notre expérience comme je l'expliquais en début de cet article (cf. mon article "comment méditer").
Plus on s'entraine ainsi durant nos périodes de méditation, plus on peut avoir ensuite recours à la pleine conscience dans nos journées.
Les pratiques informelles
Les pratiques “informelles” sont des moments de pleine conscience que l’on dissémine intentionnellement le long de nos journées, pour régulièrement revenir au moment présent quand on s'aperçoit que notre mental nous a inutilement emmené "ailleurs" ou tout simplement à titre de mini ou micro-entrainement à la pleine conscience.
Cela peut consister en :
- prendre quelques grandes inspiration en conscience quand on se réveille, juste avant de se lever
- apprécier les premières gorgées de son café ou de son thé le matin
- prendre une pause dans la journée pour se re-connecter à sa respiration, à ses sensations physiques
- manger les premières bouchées de son déjeuner en pleine conscience
- faire quelques pas dehors pour s’aérer dans la journée et ressentir son corps bouger, regarder autour de soi, écouter …
- dans les files d’attente, prendre conscience de sa posture, de l’environnement sonore
- s’asseoir quelques instants dans sa voiture et rester en pleine conscience de sa respiration, de sa posture avant de démarrer,
- prendre quelques instants pour regarder le ciel, les nuages …
Ces pratiques sont des petits moments d'entrainement quotidien à retrouver une certaine qualité de présence à ce que l’on vit, souvent perdue quand on enchaine les réunions, les rendez vous,
les taches familiales et ménagères …
De la même façon, quand on veut garder ou retrouver sa forme physique, on peut se mettre à une activité sportive et aussi disséminer dans sa journée des occasions de bouger plus, comme
:
- prendre l’escalier plutôt que l’escalator,
- descendre une station de métro ou de bus avant pour marcher,
- aller chercher le pain à pied,
- promener plus longtemps le chien,
- partager les jeux de plein air avec les enfants/ petits enfants …
Ainsi, tout comme l'activité physique ne se limite pas au sport, la pleine conscience ne se limite pas à la méditation !
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